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♪♠○ LE TEMPS DES CERISES ○♠♪
17 mai 2009

Parce que c'est le genre d'histoire qui fait rêver, totalement invraisemblable... (Recherche pour un meilleur titre...)

Nul ne sait vraiment ce qu'il s'est passé entre ces deux personnes qui ne semblaient pas être amenées à se rencontrer, ni même à se croiser tant le monde est vaste et la vie hasardeuse.
Pourtant, c'est arrivé. Ces personnes se sont rencontrées, la vie les a unis.
Lui, était un jeune professeur de lettres dans une université quelconque, à Edinbourg.
Elle, était bibliothécaire, à New York.

        Vivant à plusieurs centaines de kilomètres l'un de l'autre, à des heures de décalage, ils avaient des habitudes curieusement similaires ; se réveiller grognon, tourner sous la couette avant de se lever, commencer par ouvrir les volets ou les rideaux, écouter en boucle la même chanson pour se rendre sur leur lieu de travail, à l'aller comme au retour, toujours se tourner vers le soleil pour déjeuner ou dîner, écouter une dernière fois cette chanson qu'ils aimaient tant avant de s'endormir.
Ils vivaient en parallèle, en décalage, un océan entre eux deux. Ils aimaient leur travail, leur appartement, leurs amis et n'avaient pas l'intention de quitter tout cela.
Et pourtant, ils se rencontrèrent un quinze septembre, à Paris. Elle, en voyage d'agrément, lui en escale pour assister à une conférence.
           C'est dans les couloirs du métro parisien qu'ils se croisèrent. Le hasard, ou le destin peu importe, a voulu qu'ils passent au même moment devant un guitariste talentueux essayent de gagner son pain en jouant pour les Parisiens éternellement pressés qui empruntent le métro tous les jours. Il jouait la chanson qu'ils écoutaient chaque jour, à merveille. Ils s'arrêtèrent devant ce musicien le temps d'écouter cette chanson qu'ils aiment tant, un instant de bonheur et de paix qui n'a pas de prix.
Lorsque la chanson fût finie, ils se dirigèrent vers ce pauvre guitariste, elle pour lui laisser une pièce et sa bouteille d'eau, lui pour lui donner les sandwichs qu'il avait dans sa sacoche pour le déjeuner. Un acte généreux que le musicien remercia chaleureusement. C'est devant ce joueur, au-dessus de l'étui de la guitare que leurs regards se rencontrèrent. Ils ne restèrent qu'un court instant l'un face à l'autre à se questionner des yeux, à essayer de deviner tout l'un de l'autre, mais le temps ne semblait pas s'écouler normalement pour eux. Comme si tout autour allait en avance rapide, ou bien était-ce eux qui vivaient ce moment au ralenti? L'un dans l'autre, l'atmosphère avait soudainement changé. Curieux tableau. Ni lui, ni elle ne comprenait ce qu'il se passait. Et puis la réalité eût l'air de reprendre le dessus, le temps reprit son fil. Les deux jeunes gens clignèrent des yeux, déconcertés. Face à face, ils reprenaient leurs esprits, il s'apprêtait à reprendre son chemin, mais elle le coupa dans son élan.
« Excusez-moi, mais êtes-vous pris pour le déjeuner? lui demanda-t-elle.
- Heu... Oui, malheureusement je suis attendu à un entretien avec un collègue pour préparer une conférence prochaine.
- Oh... C'est dommage, mais je comprends. Excusez-moi, je ne sais pas vraiment pourquoi je vous ai posé cette question...!
- Il n'y a aucun problème... Peut-être une autre fois? »
Cette proposition illumina le visage de la jeune femme. Quand elle se rendit compte de ce que son expression pouvait laisser paraître, elle se ressaisit. Elle accepta en cachant son enthousiasme. Il lui laissa son numéro de portable sur un bout de papier arraché maladroitement à un coin de feuille, et lui dit de le contacter dans la soirée pour se retrouver le lendemain. Pour le petit-déjeuner, le déjeuner, un café, peu importe!
Il se séparèrent alors, chacun repartant dans sa direction, vers leurs obligations. Le cœur léger, heureux, ils chantonnaient leur chanson en sautillant, comme des enfants.

          Le reste de la journée passa, toujours dans cette atmosphère étrange, étrange mais agréable. Inhabituelle. Il regagna son hôtel aux alentours de 18 heures, se débarrassa de ses affaires, vida sa sacoche et posa son téléphone bien en évidence au milieu du lit. Son cœur battait la chamade, allait-elle vraiment l'appeler? Il repensa à cette curieuse rencontre, il n'avait pas compris ce qu'il s'était passé au moment où il avait croisé ses yeux... ses yeux fabuleux! C'est alors que la sonnerie de son portable retentit et le tira de sa rêverie. Il se rua vers le lit, faillit trébucher quand son pied se prit dans le tapis.
« Allô?? répondit-il, essoufflé par sa courte course, et son stress.
- Allô, Keith? C'est.... c'est Jude, nous nous sommes rencontrés ce midi dans le métro, vous vous souvenez?
- Oui, oui, parfaitement! Je... je suis content que vous m'appeliez... »
Il y eût un court silence, pas de gêne, Keith le sentait bien. Elle accusait le coup, elle s'était probablement dit qu'il ne se souviendrait pas d'elle, mais comment oublier pareille rencontre?
« Vous êtes toujours d'accord pour me retrouver demain alors? reprit-elle.
- Bien sûr, quelle heure vous conviendrait le mieux? J'ai toute la journée de libre. »
Elle eût l'air de réfléchir un instant avant de lui proposer de se retrouver pour onze heures à la sortie du métro, la même où ils s'étaient croisés quelques heures auparavant. De là ils aviseraient pour chercher une brasserie ou un restaurant pour déjeuner. Il accepta immédiatement. Puisqu'ils s'étaient mis d'accord, ils se souhaitèrent une bonne soirée et une bonne nuit avant de raccrocher, ce qui prit quelques secondes de plus car aucun d'eux n'avait envie de le faire! La communication se termina tout de même, et tout deux, seuls dans leur chambre d'hôtel, trépignèrent de joie à l'idée de passer la journée suivante ensemble, comme des enfants.

(La suite bientôt...)

Cerises_4

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