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♪♠○ LE TEMPS DES CERISES ○♠♪
13 juin 2009

L'Histore sans Titre : la suite

         Elle décida de laisser ces idées noires au fond de sa tête, elles allaient gâcher cette journée. Refoulant toutes ces questions, elle refusa de s'adonner au désespoir. Pas encore, pas aujourd'hui, c'est quelque chose qu'elle se réservait pour le lendemain, lorsque le rêve aurait pris fin.
         Le restaurant qu'il lui présenta était très agréable, la décoration charmante, le service impeccable. Assis l'un face à l'autre, ils discutaient tout en se dévorant des yeux. Il lui posait des questions, curieux de savoir quelle genre de femme elle était, et plus il les enchaînait, plus le fait qu'elle était unique en son genre se faisait évident. Elle était radieuse et plus encore, intéressante, drôle et réservée, cultivée... Qu'aurait-il pu demander d'autre? Il la questionnait sur sa vie à New-York, sur son métier, ses habitudes, ses goûts... Il en vint à mentionner cette chanson qui les avait unis dans les couloirs du métro quelques heures auparavant. C'est dans un bar qu'elle l'avait entendue pour la première fois, interprétée par des musiciens amateurs plutôt doués. Quant à lui, c'est en écoutant la radio par hasard, en se rendant chez sa sœur.
«Il a donc une sœur, si dit-elle, est-ce que je lui demande s'il est célibataire ou est-ce que je m'abstiens?» Elle opta pour une façon détournée de savoir s'il avait déjà quelqu'un dans sa vie. Elle le questionna à son tour son son métier, ses habitudes, où est-ce qu'il vivait... Il lui répondit donc qu'il était jeune enseignant à l'université d'Edinbourg, qu'il vivait dans un 35m² avec trois poissons rouges et un chat qui essayait désespérément de les gober en buvant l'eau de l'aquarium... Il se mit à rire. Sans doute revoyait-il son chat agrippé au bord du bocal, buvant l'eau des poissons dans l'espoir d'attraper l'un d'eux au passage. Jude rit en imaginant la scène.
          Il ne mentionna pas de compagne, pas de petite-amie, rien. Évitait-il d'en parler ou bien n'y avait-il réellement que lui, son chat et ses poissons chez lui? Jude avait tout de même bien du mal à le croire! C'est un crime de laisser un homme pareil célibataire! Elle le trouvait parfait, parfait pour elle... Elle rougit de honte en réalisant qu'elle s'imaginait déjà dans le même appartement que lui... Il le remarqua et lui demanda si tout allait bien, elle rougit de plus belle et répondit maladroitement, la voix plus aigüe que d'habitude, que tout allait parfaitement bien. Il la dévisagea un instant - elle n'allait visiblement pas si bien que ça! - ce qui eut pour effet de lui donner un tint de cerise griotte. Devinant l'effet qu'avait son regard insistant, il baissa les yeux vers son assiette à moitié pleine, il picora quelques grains de riz tout en essayant en vain de réprimer un sourire sur ses lèvres.
Elle avait l'impression d'agir comme une adolescente, mais c'était plus fort qu'elle! Son cœur ne lui obéissait plus (et ce depuis déjà plusieurs heures), et il eut été vain et stupide d'essayer de rétablir le contrôle, elle le savait. Alors à quoi bon se poser tant de questions? Mais tout de même, était-elle la seule à être aussi bouleversée par cette rencontre? Elle ne pouvait le dire.
          Il était enchanté ; non seulement il passait la plus belle journée de sa vie, avec la plus fabuleuse des personnes que la terre ait portées, mais il avait le sentiment, et il en était presque sûr, que leur rencontre l'avait autant bousculée que lui. Bien qu'il n'eut aucun moyen de le vérifier, il en était quasiment certain : elle avait rougit jusqu'à prendre la couleur des cerises!
Le déjeuner son prolongea ainsi pendant une heure de plus, puis ils sortirent de promener sur les bords de Seine. Étant déjà en vacances ici depuis trois jours, elle avait eu tout le temps nécessaire pour se balader le long de la Seine, mais elle ne désirait rien de plus. Elle avait l'impression de redécouvrir le fleuve en sa compagnie. C'était magique, rien ne comptait plus que lui, en cet instant présent, elle aurait sûrement été capable de tout donner pour rester avec lui un temps indéfini, sans avoir à compter les heures. Mais puisque rien ne comptait excepté l'homme qui marchait à son bras, elle n'y pensait pas. Le ciel déclinait doucement au-dessus d'eux, mais le temps semblait suspendu.

(La suite bientôt...)

Cerises_4

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